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L'année aux deux étés

20 mars 2020

Le Nord et retour

Ok, donc on en était au départ d'Auckland... C'est vrai qu'on était enthousiastes et frais et heureux. On a roulé deux bonnes heures, jusqu'à arriver à notre premier "free camp", des lieux spécifiques en NZ pour les vans aménagés certifiés "self-contained". L'avantage : c'est gratuit.

Les inconvénients : c'est un parking. Pas très sexy, mais c'est au bord d'une belle plage (Snells beach, le nom m'a évoqué quelques blagues à la con).

On a inauguré les diverses fonctions de Môman avec la joie de marmots jouant à la dinette/cabanne : cuisine au réchaud, apéro dans l'herbe, pliage et dépliage du mode salon/lit... Le tout en s'extasiant pas mal et ça, les loulous, c'est vachement chouette.

Du coup, le plan c'est d'aller à Cape Reinga, là où la route s'arrête et qu'il n'y a plus rien avant la Nouvelle-Calédonie, à 1 500km. Sur la carte, c'est pas très loin, genre cinq heures de route, mais on a la ferme intention de prendre notre temps. Rien que pour les noms, on se fait des petits itinéraires à la journée, avec la seule obligation de se trouver un coin sympa pour dormir le soir. Ce n'est pas toujours évident, car toutes les routes ne sont pas goudronnées : les gravel roads, et c'est parfois un peu difficile d'y conduire longtemps. Les locaux sont habitués, on les repère de loin aux nuages de poussière et ils nous croisent généralement à fond la caisse alors qu'on roule prudemment à 30 à l'heure.

L'autoroute 1 qu'on suit plus ou moins a des airs de petite route nationale, sinuant souvent entre des collines couvertes de forêt tropicale impénétrable. Les villages et petites villes se succèdent, parfois au bout d'une bonne heure à tourner et virer, monter et descendre, tant qu'on se croirait dans des montagnes russes. Môman est une brave voiture, après les gravels, elle passe partout.

 Quelque part dans le nord, après une nuit dans une ferme (on est pas restés plus parce qu'ils accueillaient 150 girl scouts le lendemain), on découvre ce qui restera l'un de mes lieux préférés de la région : Eliott's bay.

Sous le ciel bleu parfait, une immense plage déserte, des arbres géants qui se penchent sur le sable comme des cabanes, des îlots qui paraissent minuscules dans cet espace, mais pourtant recouverts de petites forêts individuelles et comme c'est la marée basse, des creux qui forment des lagons turquoises et transparents. C'est tellement beau que je n'ose pas y toucher.

20200224_115532_HDRUn peu au dessus, Russel : ex-mission française puis obscur cloaque du crime et de la pirateries (ou l'un avant l'autre, ou les deux en même temps), avant de se faire bombarder au canon pour nettoyer tout ça. Maintenant c'est une charmante petite ville touristique, et le seul souvenir de ce bon temps, c'est effectivement la mission française elle-même, transformée en café où on peut se faire une petite partie de pétanque. Pittoresque.

Pour reprendre la route, il faut passer par un bac. Ca aussi c'est pittoresque. Ce qui nous fait arriver au point touristique de la région, Paiha. Un autre coin charmant, mais ce sont les paysages de la baie qui sont fantastiques et on y passe quelques jours à bailler aux corneilles en se disant qu'on l'a bien mérité. Le prix de la location de canoé nous fait dire que "ouaaaiiis, une autre fois", mais on peut aussi profiter de la Baie des Iles depuis la plage, et c'est exactement ce qu'on fait.

Sur la route, on tombe sur un drôle de magasin : au centre se trouve un immense tronc de kaori dans lequel à été taillé un escalier. A l'intérieur. On passe à deux, tranquilles. Il ne reste plus beaucoup de ces arbres dans la nature, mais ceux qu'on a pu croiser lors de nos balades, qu'on trouvaient déjà gigantesque, ne sont pas comparables.

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On ralie Cap Reinga en quelques jours de plus, et on sent le bout du monde : la route est presque déserte, les paysages sont presque déserts et la nuit, le ciel est couvert d'étoiles. Le camping, à Tapotupotu bay, est logé au fond d'une crique, sans réseau mais plein de moustiques. La vue nous fait pardonner.

Cap Reinga, c'est le dernier lieu de passage des âmes des maoris. Le lieu est chargé d'histoire et d'esprits, sauvage malgré la présence d'un phare et d'un sentier bien délimité. La nature change d'un pas à un autre, forêt rase, buissons touffus, rochers aigus, falaises tranchantes, dunes blanches, marécages et déserts. Une randonnée nous promet de nous mener à travers cette mosaique, mais le troupeau de taurillons qui broute au milieu du chemin nous dit d'aller voir ailleurs. Allez savoir, il y a peut-être un évènement spirituel privé sur le chemin, et les humains vivants sont priés de ne pas déranger.

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Après ça, la seule option c'est de redescendre. Pas question de manquer l'attraction du coin, d'ailleurs : les dunes de Te Puki. Je ne sais pas quel génie de l'atténuation a décidé des les appeler comme ça, parce que dans mon vocabulaire, c'est un désert.

On peut faire de la luge dessus.

On n'en voit pas le bout.

Mathieu m'abandonne au bout d'un moment pour continuer à explorer, pendant que je m'effondre dramatiquement à l'ombre d'un affleurement rocheux digne d'une planète étrangère. Un bourdon vient me réclamer un peu de mon eau, mais c'est la seule visite que j'ai. "J'ai pas vu le bout", déclare Mathieu en revenant d'expédition. "Sans blague." (Je crâne, il a plus de mérite que moi.)

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18 mars 2020

La voiture, une aventure

Le truc un peu clé quand on veut faire un road-trip, c'est quand même le moyen de transport. En l'occurence une voiture, parce que croyez moi, je ne suis pas du genre à apprécier la pluie et le vent glacial qui me fouettent le visage pendant que je décède à feu moyen dans une côte de montagne en trainant 30kg de matos.

Donc, voiture. Van, même.

Et ça, en Nouvelle-Zélande c'est pas ce qui manque : le van aménagé c'est tout un business. Il y en a de toutes le tailles, modèles, années mais surtout des machins de l'an 90 avec 350 000km au compteur. Ce qui, quand on compte traverser le Mordor, n'est peut-être pas le véhicule le plus rassurant.

C'est donc à peu près là qu'à commencé cette aventure : à balayer large les groupes Facebook, sites de ventes, garages, enchères et foires aux voitures. Beaucoup de français, évidemment, mais aussi d'allemands et quelques autres nationalités en dose homéopathiques. Tous cherchent à vendre leur bébé, leur titine, leur maison à roulette plus ou moins confortable et bien aménagée.

Je vous passe la grosse foutue semaine à cavaler dans tous les sens en se demandant de quel côté il vaut mieux avoir cuisine et qui est le crétin qui a décidé que les Self-contained devaient absolument avoir un chiotte portatif dedans : on a trouvé notre bonheur dans un garage tenu par un allemand.

En plus c'était la première voiture qu'on avait vue.

Le destin.

Une vraie voiture de maman, normalement plus faite pour que Sharon transporte ses cinq rejetons au foot, à la piscine, à la danse classique, au rugby et au piano. Il y a même un lecteur DVD, mais comme c'est une voiture d'import japonais tous les boutons sont en kanji. Reste que la voiture est récente, pneus neufs, freins neufs et je sais plus quoi d'autre encore neufs et que, comme personne n'a eu l'excellente idée de ne pas peindre des montagnes et des cocotiers dessus, ça passe discrétos.

On est contents.

On l'a appelée Môman. La voiture de daronne.

C'est moi qui me colle à la première conduite, en plein Auckland à l'heure de pointe, parce que j'aime le risque c'est bien connu. Et que comme les kiwis conduisent n'importe comment, une quiche de plus sur la route ça fait pas grande différence.

Et c'est ainsi qu'on décolle de la grande ville, fièrement au volant de Môman : en route vers le Nord et ses mystères.

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11 février 2020

Toto, we're not in Kansas anymore

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C'est un gros avion.

 

 

 

 

 

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On a presque déjeuné en Italie. En tout cas j'ai vu le Vésuve depuis le hublot avant qu'on me serve mon plateau, et contrairement à mes attentes c'était plutôt pas dégeulasse. Il y avait aussi presque de la place pour les jambes, ce qui donnerait limite envie de prendre des vrais avions à la place de placards à moteur même pour des petits voyages...

Après, oui, il y a eu des bébés qui pleuraient, mais contrairement à notre voisine nous avions des casques bien isolants et on a tranquillement regardé nos films et pioncé sans être embêtés plus que ça par des pleurs tragiques. Je vous le dis, vive les casques anti-bruit.

 

 

 

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20200209_152756_HDR_resizedL'aéroport de Dubai n'avait aucun intérêt, malgré les quelques avis que j'ai pu entendre. Je m'attendais à un peu de grandiloquance, mais ils avaient juste mis des genre de gros virus dorés en haut des piliers. Non, j'ai pas tellement eu envie de prendre ça en photo.

Contrairement à ce truc bien chelou qu'on voyait depuis les fenêtres de l'aéroport de Denpasar (je peux maintenant me la péter un peu en disant que j'ai été à Bali). Si quelqu'un sait ce que c'est, je veux bien des informations.

 

A l'arrivée, il fait encore nuit, et on sort de l'aéroport d'Auckland avec le soleil. Douane passée sans soucis, on grimpe dans un bus et on est partis pour le centre-ville.

Tout est exotique, mais pas 'exotique' comme Londres ou Bruxelles où c'est juste un peu différent : là on croise des arbres que je n'ai jamais vu de ma vie, et je réalise vaguement que j'ai quitté les terres de mes ancêtres. J'ai passé 26 heures assises sur mon cul sans bouger, j'aurais redébarqué à Nice que ça aurait été pareil. J'ai pas eu l'impression de voyager pendant tout le vol et là, paf, des arbres. Des arbres que je ne connais pas.

Alors, oui, j'ai bloqué sur les arbres pendant un moment, mais la ville en elle-même aussi était exotique. C'est très joli Auckland, c'est coloré, varié et on n'a pas l'impression de se faire écraser par le poids du verre, du béton, de l'acier et du capitalisme galopant. J'ai hâte d'explorer, même si franchement, les collines sont raides. On va s'faire les mollets, Robin.

 

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Le café est bon. C'est un critère extrêmement important dans un pays, et là je mets 10/10. C'est bourré des petits cafés bien hipsters, et les hipsters boivent pas du Nespresso instantané, non non non. Et celui là on l'avait franchement bien mérité.

 

 

 

 

 

 

A 17h, après avoir cavalé toute la journée pour boucler l'administratif, on s'est posés pour une sieste, fiers d'avoir vaincu aussi aisément le jetlag... C'est là qu'on s'est fait avoir : on s'est réveillés à 22h la gueule enfarinée sans avoir entendu le réveil. Du coup on s'est recouchés. Faut pas gâcher.

 

8 février 2020

J-1

- Alaïs

 

Ok, vous vous en doutez : je stresse un peu. C'est naturel, je suis une flipette, j'espère qu'il y a des cacahuètes dans l'avion et 22h assise avec potentiellement des enfants impatients et des vieux qui pètent, et puis si jamais la sécurité me confisque mon tube de Citrate de Bétaïne parce j'ai pas d'ordonnance, on sait jamais.

On sait jamais, voilà. En plus on n'a même pas le hublot sur l'avion qui atterira en NZ (on va dire NZ, c'est beaucoup plus hype et vachement moins long à écrire que Nouvelle-Zélande). Pour Dubai oui, mais je suis moins fan.

Mais après ça sera super stylé, on va arriver en été, on sera lundi matin quand vous, là-bas, serez encore à dimanche après-midi et on pourra toujours vous dire "eh il se passera ça dans le futur" ; d'ailleurs le blog a failli s'appeler "L'été dans le turfu", ce qui me faisait beaucoup rire.

Tout ça pour dire qu'on va vous tenir au courant, vous envoyer des selfies et des photos de bouffe, mais surtout des chouettes photos de tous les endroits qu'on va découvrir (et les moins chouettes aussi parce qu'on est pas radins comme ça). On espère que vous kifferez à distance.

Bisous et beaucoup de love.

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